Léon Razafitrimo, que beaucoup connaissent sous la plume de Léo Raz, n’est plus. Je ne peux que présenter mes sincères condoléances à sa famille, à ses proches, et à toutes ces femmes et ces hommes qui, tout au long de sa carrière, il aura formé, façonné. Nous perdons une de ces rares personnes que nous croisons peu au cours d’une vie.

Léon, c’est en 2004 que nous nous sommes croisés dans le desk de Les Nouvelles. Un premier échange de regards d’abord, quelques mots bien pesés ensuite. La rencontre entre un homme cabossé par le long chemin sinueux de l’expérience, riche d’une culture sans égal, et un jeune homme sans la moindre expérience.

Jeune homme. C’est d’ailleurs ainsi qu’il m’aura baptisé. Et c’est ainsi qu’il m’aura toujours appelé. C’était il y a 16 ans. C’était hier.

Léon, j’aimais le taquiner sur sa prose, son maniement du verbe si singulier, et ses élucubrations cérébrales qu’il aimait griffoner religieusement sur un bout de papier. Mais je ne sortais jamais indemne de nos joutes. Son sens de la répartie juste, fin, et terriblement efficace me mettais toujours au rang de petit joueur. Mais j’aimais ça, j’aimais ces échanges avec lui. Des échanges qui m’ont toujours permis d’apprendre.

Derrière son sourire taquin, son regard parfois inquisiteur et facétieux, et sa bouille faussement grincheuse, se cachait un homme authentique, comme on en croise peu dans une vie. Un homme pour qui j’ai toujours eu un profond respect, à défaut de plus.

Des femmes et des hommes, il en aura formé. Il aura inculquer l’art de l’écris à chacun d’entre nous. Il aura partagé sa connaissance de ce métier qu’il a tant aimé, et qu’il a exercé jusqu’au bout. Il n’a pas seulement formé des journalistes, il a formé des femmes et des hommes avec sa vision de la vie si particulière.

Au fond, il reste une part de Léon dans chacun de ceux qui l’auront croisé. Il nous aura marqué. A sa manière, il aura contribué à mitonner une nouvelle génération de journalistes, d’éditorialistes.

Merci pour tout Léon, tu vas tant nous manquer.