Je me suis promis de vous raconter ici mes aventures lors de mon road trip en solitaire (sans assistance) Antananarivo – Mahajanga – Antananarivo du 6 au 11 août dernier. Mon tout premier voyage longue distance en deux roues d’ailleurs. Et franchement, je ne sais même pas par où commencer 🙂

L’idée de faire un road trip sur les routes de Madagascar me travaillait depuis un moment. Mais là aussi, je ne savais pas trop comment m’y prendre. Il y a deux ans, j’ai proposé l’idée à deux de mes amis (ils réfléchissent toujours hihihi). Durant le confinement, l’envie se faisait plus pressante. Mais toujours rien de concret.

Puis, ma maman a été hospitalisée il y a quelques mois. Son souhait, passer quelques jours de vacances dans sa ville natale, Mahajanga, une ville qu’elle aime tant. Sans jamais en parler à haute voix, je me suis promis à moi même de l’y emmener dès qu’il irait mieux. Elle n’ira finalement jamais mieux et partira le 16 juin rejoindre son tendre mari. Lui, parti un 23 juin 2003, à Mahajanga.

Les semaines passaient, et mon coeur ne semblait pas s’apaiser. Peu à peu, il devenait évident que j’avais besoin d’y aller, à Mahajanga. Mais quand? Je proposais l’idée fin juillet à mes frères des Black Maki Madagascar MC. Le délai étant trop court, il était impossible d’organiser un ride avec tous les frères.

C’est sur un coup de tête, le 28 juillet, que j’ai pris ma décision. J’irai à Mahajanga en deux roues, en solitaire. Ce sera mon pèlerinage, ce sera mon hommage à mon dada et à ma maman, ce sera mon défi personnel.

Je fais part de ma décision à ma femme, qui n’est pas enthousiaste à l’idée de me voir partir seul sur les routes, sans beaucoup d’expériences. Il faut l’avouer, mes randonnées deux roues se sont limitées jusque là à deux sorties à Ampefy, et deux sorties à Ankazobe. Elle, comme mes soeurs, à qui j’en ai parlé que quasiment deux jours avant le départ, m’ont donné leur confiance.

C’est donc parti, et je m’organise. Un ami qui se reconnaitra a fait le voyage une semaine avant moi, et m’a envoyé un mémo très utile sur les portions de route où il faut faire attention. Andry et les frères des Black Maki m’ont envoyé 1000 et 1 conseils, que j’ai tenté de mémoriser.

Après une révision complète de ma T-Max (que j’ai baptisé « Fleta », qui est le surnom de ma maman) chez le magicien Olivier, je fais mes derniers achats : bombe anti crevaison, mèches, pompe à air électrique, bidon d’essence, les différents accessoires de protections. Physiquement, pas au top mais ça va. Je prends des précautions en strappant les muscles que je sais fragiles.

Je pars de Tana à 5 heures de matin le 6 août, avec le plein sur Fleta. Purée ce qu’il faisait froid. Jusqu’à Ankazobe, je n’ai pas vu le temps passé, concentré sur la route, le soleil n’avait pas décidé de sortir totalement. J’y fais un premier refueling de 3,5 litres. Entre Ankazobe et Maevatanana, on a de belles lignes droites, sur lesquelles j’ai pris du plaisir, bien que des trous semés ici et là gâchaient un peu le tout.

A 40 km de Maevatanana, je fais une énième pause gouter. Moment idéal pour vérifier la pression des pneus, tout est ok. Entre Antananarivo et Mahajanga, j’ai dû m’arrêter une bonne vingtaine de fois pour manger un petit quelque chose (manger c’est la vie je vous dis), et prendre des photos. A Maevatanana, je verse à nouveau 10 litres, puis finalement 5 litres à Ambondromamy.

Finalement, j’arrive à 17 heures à Mahajanga, avec un gros sourire et une satisfaction que je n’oublierai pas de si tôt. 12 heures en tout, pour une première fois. Je prends. Ma femme et les enfants arriveront plus tard dans la soirée. Mahajanga sans eux, ce serait incomplet 🙂

Je repars de Mahajanga le 11 août à 5 heures, avec quasiment le même rythme. Petite nouveauté, j’ai mis mes écouteurs pour ne pas trop me sentir seul. Sur ma playlist, Joe Dassin bien sûr, mais aussi Johnny Hallyday, Claude François, Gerald de Palmas, Christophe Maé, Rossy ou encore Iraimbilanja.

J’arrive à Antananarivo en début de soirée, avec toujours un gros sourire, mais aussi cette fois, énormément de fatigue. Mais on y est. Sur la route, je n’aurais rencontré aucun pépin. Sauf au retour, à Ankazobe. Après le refueling, plus de jus. Le tableau était éteint, aucun courant ne passait. Le temps de resserrer les cosses de la batterie, et c’était reparti.

Au final, c’était un gros kiffe de plus de 1.000 kilomètres. Une belle expérience que je referai bien un jour (mais pas tout de suite lol). Ma vitesse? C’est mon rythme. Pas celui d’untel ou untel : mon rythme.

Un ami m’a posé une bonne question hier. Il m’a dit : « mec, qu’est-ce que tu aurais fait s’il t’arrivait quelque chose? ». Je lui expliquais que « dans ma tête, je me disais qu’il ne m’arriverait rien ». Ça aura d’ailleurs été mon leitmotiv tout au long du périple. Rester positif, c’est peut-être aussi une part de la réussite de ce road trip en solitaire. Aujourd’hui, je vous avoue, je suis fatigué, mais mon coeur est apaisé.

Je voudrais d’ailleurs remercier pas mal de personnes pour la réussite de ce défi. Merci Seigneur qui m’a tenu la main tout au long du voyage. Mon dada et ma maman qui étaient certainement à mes côtés, à veiller sur moi.

Un gros coeur sur Lucia et les enfants, mes soeurs Sylvia et Valérie <3

Un grand merci aux frères des Black Maki, au magicien Olivier, à Andry, et à Zo.

Merci plein de bisous à mes frères Nicolas et Rado, mes zoky (Sosoa, Hanitra, Francia …), à la famille, aux « frangins », aux « experts », aux « Moches et méchants », à la Twittosphère, à la Team Orange actu, à Mahanina, et à Seheno.

A tous, pour vos ondes positives, M.E.R.C.I ! Le défi est relevé <3

Et surtout, merci à Fleta, solide et fidèle. De belles aventures nous attendent encore, ensemble !

Prochain road trip, le Grand Sud? 😀

PositiveVibes